
Rapport
“aidons nos forêts à fixer plus de carbone”
Les forêts captent le CO2 atmosphérique et en stockent le carbone dans le bois et dans le sol. Elles font partie des principaux puits de carbone sur la Terre. Elles sont donc une des solutions pour atténuer le changement climatique, avant que celui-ci ne les affecte, ne nous affecte, irrémédiablement.

26 pages pour aider nos forêts à fixer plus de carbone
6 recommandations sylvicoles issues d’un rapport scientifiqueLes forêts n’ont pas besoin de nous pour fixer du carbone, par contre les humain.e.s ont besoin de la forêt pour leurs activités.
Les constats
Le bois, source d’énergie « neutre en carbone » est une ressources renouvelable certes, mais dont le renouvellement n’est ni instantané ni automatique.
Le délai de recapture du CO2 constitue un « manque à capter » qu’il faut prendre en compte.
Depuis 2012, des mesures et observations sur 25 parcelles, répétées sur des périodes de 4 à 7 ans, ont permis d’évaluer le stock de carbone présent dans ces parcelles, ainsi que la variation entre deux campagnes de mesures.
Aidons nos forêts à fixer plus de carbone
Les choix sylvicoles
Observer
L’observation est notre seul outil fiable pour ajuster au mieux nos interventions en forêt. Avant d’intervenir, il s’agit de bien comprendre les particularités de la forêt et son fonctionnement. L’observation spécifique d’un peuplement doit primer sur les normes et les volumes objectifs qui sont dictés à l’échelle nationale en fonction de chaque essence. Il s’agit aussi d’évaluer en continu l’impact de nos opérations, en restant ouvert et à l’écoute.
Laisser veillir
À l’inverse de la tendance actuelle à récolter plus et à diminuer les diamètres d’exploitabilité, nous recommandons un accroissement progressif du volume sur pied dans chaque massif forestier, avec un prélèvement inférieur à l’accroissement naturel. Cette stratégie assure la continuité de fonctionnement du puits de carbone qu’est la forêt sur pied. Elle nous laisse le temps de juger au cas par cas si l’on a atteint un équilibre biologique de ce système vivant, permettant, en continu, son renouvellement et sa pérennité.
Miser sur la diversité naturelle
Miser sur la diversité naturelle, c’est s’appuyer sur la résilience des écosystèmes. Plus une forêt est variée, plus elle est capable de surmonter des chocs en s’appuyant sur son hétérogénéité génétique, structurelle et sur les interactions entre espèces. Dans les forêts de notre réseau d’observation, des accrues anciennes font aujourd’hui partie des peuplements dont la productivité théorique est la plus élevée et le stock de carbone constaté le plus important. Ces peuplements très diversifiés, qui se sont constitués sans notre intervention et sans investissement, nous donnent confiance dans les ressorts spontanés des écosystèmes.
Récolter en douceur
Augmenter la récolte de bois et miser sur des effets de substitution insuffisants et incertains, c’est assumer le fait de réduire le niveau du puits de carbone naturel constitué par la forêt, au moment même où les scientifiques nous alertent sur la nécessité de l’augmenter ou le restaurer rapidement tout en diminuant de façon drastique nos émissions. À l’inverse, faire des coupes modérées – de telle sorte que le volume prélevé soit vite compensé par l’accroissement naturel, et que le volume sur pied continue d’augmenter à court ou moyen terme – permet un compromis entre la récolte de bois et le stockage de carbone
Prendre soin des sols
Un bon état de santé des sols est la base incontournable de la productivité en bois, et donc de la fixation de carbone. L’organisation d’un chantier impose de prendre en compte la texture du sol, la pente et les conditions météorologiques ou saisonnières. Ceci implique un choix adapté des moyens mis en oeuvre pour l’abattage et le débardage afin de limiter le tassement, qui dégrade de manière irréversible les sols (réduction du drainage naturel, phénomène d’asphyxie, difficultés de pénétration des racines…).
Accepter la mortalité
La mortalité et les chablis nous choquent dans le paysage forestier. Pourtant, dans les accrues anciennes de Rimont et de Barrals, ou dans la sapinière relique de Las Ribes, les mortalités significatives constatées n’ont pas entravé l’accroissement ou le maintien d’un capital carbone, même si elles questionnent sur la continuité ou le renouvellement de l’état boisé à l’échelle de temps relativement courte qui est la nôtre.
Recherche financée par la région Occitanie
(Budget participatif citoyen « Ma solution pour le climat »)
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édité par Philippe Leturcq, Gilles Tierle, Gilbert Guillet
28 septembre 2022
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commentaires sylvicoles
des membres de l’association
Sylvestre GDF.